Objectif 36

Joe the Sailor

Escapade bretonne en mai – retour de nav'

 Nous avions promis de revenir avec plus de vent sur ces cotes morbihannaises, et cette semaine de fin de printemps n’aura pas déméritée. 4 récidivistes et 1 jeune matelot ont ainsi affronté 4-5B à dominante Ouest et 2-3m de houle pendant une très belle semaine au départ de Port Haliguen.

La monture est à nouveau un récent RM 1180 loué auprès des excellents Alternative Sailing (biquille, mono-safran, mat et voile carbone). Si le bateau avait fait ses preuves comme espace de vie extérieur par canicule, il nous aura ici démontré ses formidables performances à toutes les allures, même au près. Le speedo trouvera un ancrage dans les 10nd, descendra rarement sous les 8nd, et nous offrira quelques pointes à 12nd.

Samedi 25 mai : notre sympathique loueur nous permettant de dormir à bord avant la prise en main, nous nous réveillons en ayant déjà pris nos marques. Un avitaillement conséquent plus tard, nous voilà déjà dans la baie de Quiberon pour un échauffement digne de ce nom : si la houle n’est pas encore au rendez-vous et le vent n’est « que » de 15nd, les conditions permettront à l’équipage de repasser les manœuvres de base et de s’amariner vite fait. L’indispensable Navily nous dégotera ce qui s’avérera être notre seul mouillage de la semaine, la plage du canot au Nord de Hoëdic. Échauffement aussi pour notre wingeur dont tout le matos semble en place !

Dimanche 26 mai : nous attaquons les choses sérieuses : direction l’île d’Yeu. La mer est à nous, rien qu’à nous. Trop de vent pour le spi qui restera dans les soutes toute la semaine. Deux grands bords de grand-largue nous permettent de laisser les éoliennes à bâbord. C’est la grande révélation pour notre jeune matelot : surfeur des neiges et vétéran des raids vélo/moto, il découvre que 8 tonnes de bois et de plomb à 11nd dans 3m de mer peuvent être très très drôles. Seulement voilà, les poissons découvriront avec gourmandise que l’équipage n’est pas encore tout à fait amariné et nos braves marins se replient sur l’Herbaudière à la pointe de Noirmoutier pour un apéro au soleil et un diner dont les vendéens ont le secret. 

Lundi 27 mai : ce sera l’autre bonne surprise de ce séjour. Alors que le capitaine craint d’avoir mangé son pain blanc et de devoir subir une pénible remontée sur plusieurs jours, le vent permet une route presque directe vers Pornichet à un près rapide et confortable pour tout le monde. Étape surprenamment (trop ?) courte donc qui permettra au wingeur de winger et de nous faire passer la nuit côte à côte avec le Wisamo du grand professeur. Wisamo et de nous faire tatouer par le vroom-vroom club. Quant à Pornichet : bof bof : pas la bonne date, pas la bonne ambiance, pas le bon temps, port trop loin de tout…

Mardi 28 mai : une étape sensiblement similaire pour faire route à Le Palais : du près sensiblement ouvert, une mer bien formée mais en phase avec le vent et personne sur le chemin. Mais quel environnement tellement différent à l’arrivée ! C’est ici un vrai port, où le mouillage n’est pas standardisé et où les murs transpirent l’histoire. Un accueil VHF des plus succinct et une capitaine de port à même son zodiac qui en a vu d’autres, nous voici amarrée à 4 siècles d’histoire vaubanesque; dommage que le fort ne se visite pas. L’accueil des iliens hors-saison sera exceptionnel : Lucienne, Léa, Léanne, Laura, … les saisonniers sont en train de prendre possession des lieux avant les premiers touristes et ils sont pleins d’énergie bienveillante (une partie d'échec alcolo?). Trop ! diront les derniers revenus aux petites heures.

Mercredi 29 mai: c’est un pari avec la météo, si la remontée vers Groix s’annonce comme très faisable, il faudra ensuite faire le retour d’une traite dès le lendemain. Ce sera une étape bien mouillée, avec un enchainement régulier de grains et une navigation aux instruments : pas de visuel sur Groix à moins de trois milles. Mais bonus du mauvais temps et du hors-saison, nous pourrons nous amarrer avec les pécheurs dans l’arrière-port pour déguster nos premières crêpes et rendre hommage à Ti Beudeff.

Jeudi 30 mai : la journée commence pour le mieux avec un astucieux troc avec nos voisins péchou (et de bon conseil culinaire) : deux beaux homards à prix d’amis et trois araignées en régali-régalo. La traversée vers Quiberon sera dès lors embaumé des vapeurs successives de l’autocuiseur. Le soleil brille, ça souffle à 23nd, et nous traçons la route à 11nd de moyenne avec toute la toile dessus : quatre beaux bords à 150° et autant d’empannages comme dans les livres pour éviter un plein vent-arrière. Il nous faudra réduire (en conditions réelles !) pour passer la Teignouse et remonter vers Port-Haliguen en s’exerçant à des virements solos. Une dernière session de wing et un peu de rangement préalable à une douche « on nettoie tout », un apéro « on vide tout », et un repas « on mange les petits bêbêtes groisillonnes ». Et une soirée prolongée au Barantyno’s, l’unique troquet de Quiberon ouvert après minuit où les forces spéciales d’intervention maritime nous montreront leurs tatouages maoris « garantis de là-bas mais on ne peut pas en dire plus ».

Bilan très positif avec un moussaillon désormais barreur officiel, un équipage plus que rodé et une maitrise progressive des manœuvres au moteur (même si toujours stressant) et de la navigation électronique (c’est top, une fois tout bien calibré). Nous reviendrons mais pas forcément tout de suite. Prochaine étape : Bretagne Nord, Croatie, Corse ou Norvège ?

Remarques sur le matériel :

  • Les ventouses pour les planchers, c’est enquiquinant
  • Le tiroir de cuisine dans la descente est à revoir.
  • Les cale-pieds du barreur doivent revoir leur ergonomie.
  • Le bateau est top.
  • Le mât en carbone aide, mais le régleur doit suivre aux écoutes.
  • Les winch sont toujours sous-dimensionnés. 

Une année de voile – 2022 touche à sa fin 

Si l'année dernière était l'année où le virus m'a re-frappé, 2022 serait l'année où les choses ont commencé pour de bon. 

Tout d'abord, j'étais de retour sur l'eau! Deux semaines vraiment sympas, une en Bretagne, une en Corse. 

La Bretagne est l'endroit où ma passion a grandi étant plus jeune et où j'ai passé d'innombrables étés dans le passé. Cela n'a pas beaucoup changé, ou seulement en bien. La mer est toujours aussi sauvage, les lumières changeantes donnent toujours de nouvelles nuances de bleu et les crêpes sont un hommage constant à mon Proust intérieur. Oh, et Lorient est un endroit si vibrant : rarement, dans n'importe quelle discipline, peut on se sentir au cœur de la "où ca se passe". 

La Corse a été une grande découverte. Il est si facile d'en tomber amoureux : le paysage est époustouflant, les conditions sont excellentes (une baignade plus proche du solstice d'hiver que de l'équinoxe d'automne, ça vous dit ?), et les mouillages sont si charmants. 

Après une vingtaine d'années, la voile a bien changé, et pour le (très) bien aussi. La partie la plus frappante est le confort à bord : l'eau chaude est monnaie courante, les lumières partout et les réfrigérateurs changent la donne lors de la planification des traversées. Les gouvernails jumeaux sont agréables, la direction au volant est plus réaliste, les GPS sont partout. Oh, et les prévisions météorologiques sont tellement meilleures : nous nous sommes par exemple arrêtés chirurgicalement pour déjeuner lors d'une bascule de vent qui impliquait une zone calme de quelques heures, quelque chose de trop imprévisible dans le passé. Et des applis de réseaux sociaux qui informent sur les détails d'une escale : un vrai coup de foudre ! 

Il y a vraiment peu de choses qui m'ont manqué : le hissage de la voile avant ou le nettoyage de la vaisselle dans un seau me viennent à l'esprit, mais c'est la nostalgie qui parle 😊 Oh, et les manœuvres à moteur restent encore à maîtriser.  

J'ai réussi à visiter deux chantiers navals : Outremer/Gunboat et Allure/Garcia, qui valent chacune le déplacement. Ils donnent une véritable idée du travail nécessaire à la production de bateaux. L'accueil aux deux endroits a été très chaleureux et attentionné malgré le fait que j'aie dit d'emblée que mes projets n'étaient pas imminents et que leurs carnets de commandes sont bien remplis. Comme je l'ai mentionné il y a un an, mon cœur se tourne vers les catamarans et ces visites l'ont confirmé. MAIS, ce n'est pas si simple. Tout d'abord, je reste un grand fan de l'aluminium. Ensuite, le tirant d'eau, un plus majeur des catamarans, n'est pas un si gros problème avec une quille relevable (ex : Allures 45.9). Un Outremer 45, c'est beau, certes, mais le compromis vitesse implique des équipements manquants et des carènes étroites qui vont à l'encontre des avantages implicites des catamarans. Alors, le nouvel Outremer 52 me fond le coeur (et la raison) mais ai-je en moi ce qu'il faut pour faire des traversées (sereines) à 12-15nd ? Oh, oui, et puis le prix 😊 😊 😊  

J'ai réussi à assister au salon nautique de Paris, le Nautic. Ce fut une chouette expérience dans l'ensemble, mais ce n'est plus ce que c'était, ni forcément quelque chose que je referrai tous les ans. Il était bon de comprendre des leaseurs ce que cela implique de posséder/louer un bateau, de comprendre les alternatives à la possession et à la location d'un bateau (spoiler : les options sont décevantes). Côté bateau, le choix était limité mais je suis parti sans regret puisque je les ai tous visités. Outre l'incroyable Allures 45.9, j'ai été conquis par le RM 1380 (pour les locations de vacances) et j'ai vu plein d'idées astucieuses sur d'autres modèles exposés. J'ai hâte d'assister à Düsseldorf dans quelques semaines. 

Ce qui m'amène aux plans pour 2023. Une belle location est prévue pour Pâques, une régate en Manche, peut-être une autre location plus sportive, une formation spécialisée sur les manœuvres à moteur (ennuyeuse mais nécessaire), d'autres salons nautiques, etc. Oh , et plus d'exercice (2022 n'était pas si mal) et faites attention à la balance! 

Un dernier mot sur ce blog. Il est correct de dire que j'ai fait plus de voile que de blog cette année (comme il se doit !). J'ai supprimé la plupart des aspects d'engagement social et mis en avant les publications (limitées). Je suis plus actif sur twitter, mais je suis plutôt les choses qui traitent de notre (superbe) scène de la course au large et je ne trouve toujours pas la communauté de niche qui me convient. YouTube est toujours une source d'information de premier ordre où je continue à profiter des visites de bateaux et des chantiers (professionnels). 

Bon vent, 

Joe 

La playlist de mes marins – Janvier 2022

Ce n'est un secret pour personne, je lis/regarde/écoute énormément sur la voile. Non pas que je suive exclusivement des trucs de voile, mais bon, il est honnête de dire que j'y passe beaucoup de mon temps. Alors, voici un bref aperçu de mes sources d'inspiration actuelles dans l'espoir d'en découvrir d'autres.

Je commence aujourd'hui par la liste de ceux qui font réellement ce que je prétends faire moi-même : naviguer +/- autour du monde. Mais le fait est que regarder des heures de palmiers, de plongée en apnée, du turquoise et des pêches décevantes n'est pas tellement amusant (pour moi). Ainsi, si je suis de nombreux navigateurs autour du monde, c'est souvent leur parcours global qui me passionne, ainsi que les discussions autour de leurs choix techniques (ex : monocoque vs catamaran) mais pas leurs pépins techniques (un changement d'un filtre à huile n'est pas super super excitant).

De plus, alors que le feu (de la voile) a toujours couvé, il s'est vraiment rallumé au début de 2021, et de nombreuses personnes ici-bas naviguent depuis bien avant. En d'autres termes, bien que je les suive, je n'ai pas regardé toute leur chronologie et me suis souvent concentré uniquement sur une période de leurs voyages respectifs et je ne prétends pas avoir tout vu d'eux.

Assez dit, allons-y.

Ruby Rose

Nick et Terysa sont sans aucun doute mes marins préférés actuels. Leurs « Technical Tuesday's » sont incontournables et je n'aurais pas conçu de meilleur processus de sélection pour Ruby Rose 2 que le leur : une véritable étude de marché exhaustive, systématique et participative. Dommage que je sois arrivé qu'après le gong. J'admire profondément leur choix final car il se rapproche beaucoup de mes réflexions actuelles avec quelques doutes : alors que je suis (presque) convaincu de la qualité de construction finale, je suis incertain du service après-vente d'un chantier naval éloigné + l'abandon de dérives est un pas que je ne suis pas (encore ?) prêt à franchir + J'aimerais avoir leur avis sur les catamarans en aluminium : trop cher ? pas nécessaire pour leur programme?

Sailing Millennial Falcon

Khiara et Adam viennent très près derrière. Ils occupent en fait une place de choix dans mon cœur de spectateur puisque les algorithmes tout-puissants de Youtube m'ont incité à regarder leurs vidéos alors que ma timeline tournait principalement autour du Vendée Globe, et ce sont donc eux qui m'ont fait revenir à la voile. Bien que leurs vidéos ne manquent pas de turquoise, je me suis pleinement plongée dans leurs discussions techniques, notamment leur discussion avec John Kretschmer, Dirk Beaumont ou leur franche discussion sur leur budget. Et Youtube apprend vite une fois que vous avez cliqué sur l'appât, ils étaient donc les premiers d'une longue série.

Sir Ernst

Avec le précédent, il s'agit d'une découverte de l'algorithme Youtube. j'ai déjà dédié un post à eux et ces gars ont toute mon admiration, pour leur parcours et leur bon esprit.

Les Copains

N'importe quel locuteur natif français (de France) vous dira que l'accent québécois est mignon mignon mignon, et ce couple est particulièrement attachant. Encore une pure découverte algorithmique. Pas de truc technique fantaisiste, mais un voyage merveilleux et assez hors sentier (spécialement ces derniers temps).

La Vagabonde

Blâmez-moi d'avoir raté ces navigateurs phares, mais je suis probablement le dernier à avoir rejoint leurs 1,64 m (!!!) de suiveurs. Chacune de leurs vidéos obtient environ 300 000 vues en quelques heures : ils étaient des pionniers des vlogs de voile, mais je suppose que la traversée de Greta Thunberg pour son voyage de retour des États-Unis vers l'Europe a joué un rôle dans leur renommée. Leurs vidéos sont soignées, propres, bien montées, mais je ne les suis pas quotidiennement car ils bloguent principalement sur leurs voyages par opposition à des trucs techniques, bien qu'il ne fasse aucun doute que le plaidoyer de Riley pour les catamarans (et ses conseils de lecture) ont joué un grand rôle dans ma reconversion.

Les O'Kelly's

Découverte que récemment, bien que j'aie lu (et moins aimé) son livre, cette chaîne est aussi une habituée de mes soirées d'hiver. Encore une fois, j'aime beaucoup leurs conseils techniques / comparatifs qui sont toujours bien structurés et pleins de bon sens.

Feel the Breeze

C'est une découverte toute récente donc j'ai hésité à leur donner une rubrique dédiée, mais cette chaîne apporte un ton unique (= le franc parler typiquement néerlandais) qui est rafraîchissant et leur vidéo sur les revenus tout en naviguant est probablement le plus précise et le plus complet que j'aie jamais vue.

Et puis les autres

Et puis, il y en a pas mal d'autres qui sont taguées dans mon flux mais que je n'ai pas encore découvert : Sailing Uma, Erik Aanderaa, MJ Sailing, sailing Zatara

Autre chose qui vous vient à l'esprit ?


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L'année 0 touche à sa fin

Alors que 2021 touche à sa fin, il est temps de revenir sur ce qui a été la renaissance d'une vieille passion.

L'année a été dans l'ensemble un succès. La « flamme », le « vice », la « passion » : elle est de retour et pour de bon. Un observateur cynique dirait que je n'ai pas navigué une seule minute, mais l'autre moitié du verre est plus jolie.

Tout d'abord, il y a ce site Web et un compte Twitter. Cela ne me rapproche pas de la voile, mais c'est un moyen pour moi de rassembler mes idées, de m'engager avec des #twailors partageant les mêmes idées, de rester informé.

Puis, taquiné par la possibilité de gagner un tour sur leurs folles machines (Ultimes, etc), je me suis engagé dans quelques courses sur Virtual Regatta, avec la sous-idée de travailler sur mes compétences météo. Je ne suis pas (encore ?) accro mais je n'ai pas renoncé. Le routage est bien sûr un art à maîtriser, mais je ne sais pas si le jeu est plus proche du e-gaming (le web regorge de tutoriels sur la façon de tirer parti des faiblesses du jeu) que de la planification sérieuse de traversée (par exemple les clubs qui se développent autour de Virtual Regatta semblent être ancrés dans le e-gaming plutôt que dans la voile). Dans tous les cas, jouer avec l'ensemble des outils nécessite une attention trop régulière pour ma vie bien remplie.

La lecture, le podcasting et YouTube ont également été assez intenses. Récits de voyages, comptes rendus de courses, visites guidées de bateaux : j'y ai consacré pas mal d'énergie. Pour l'avenir, je devrais probablement me concentrer davantage sur la croisière et moins sur la course, mais les coureurs racontent de si belles histoires, et 2021 en regorgeait.

Dans le cadre de ces lectures, une révolution copernicienne s'est produite : alors que j'ai été élevé à croire que seuls les monocoques étaient de vrais bateaux, le choix d'un catamaran mène désormais la course dans mon cœur. Je ne rouvrirai pas ici l'interminable débat et il y a tellement de facteurs à prendre en compte, mais si je prenais la mer demain, avec un programme de latitude basse et sans contrainte budgétaire, ce serait alors un catamaran. Est-ce l'âge ? Est-ce une industrie en évolution/maturité ? Est-ce des histoires fascinantes? En bref, celui qui a suscité une telle réflexion sont les Nieutin. Une pensée que j'ai laissée de coté jusqu'à ce que je me heurte à La Vagabonde faire un grand plaidoyer et j'ai lu le livre qu'ils conseillaient, suivies de discussions inspirantes comme celles de Ruby Rose ou celle des O'Kelly's. Ce n'est pas mon dernier mot, juste mon humeur actuelle.

Une autre chose qui a retenu mon attention est la gestion de l'énergie à bord. J'en ai juste fini avec quelques lectures d'hiver (Voiles et Voiliers, Le calendrier de l'avent 2021 d'Oceanvolt) et si la théorie est désormais claire (je n'ai jamais possédé de bateau donc mes connaissances se limitaient à faire en sorte que les batteries ne se décahrgent pas trop), je suis fasciné par la vitesse à laquelle les choses évoluent. Je suis en particulier très curieux de comprendre les perspectives à 5-10 ans : le no-diesel (strict) va-t-il devenir la norme, et quelles sont les avancées manquantes pour vraiment y arriver. Des suggestions de lecture ?

Cela ne veut pas dire que tout est rose. Pour commencer, cette page Web n'a pas suscité beaucoup d'intérêt. Pas trop surprenant : il n'est pas clair s'il existe une communauté pour ce genre de discussion de niche, de nombreux sous-thèmes (par exemple, choisir un bateau) sont amplement couverts dans d'autres endroits, et un blog a une fraction du trafic naturel d'autres médias ( ex. facebook). Je pourrais me débarrasser de la partie communautaire (et garder un blog « simple »), ou lui donner une seconde chance en ajoutant des analyses, en créant une page/un groupe facebook, etc.

Ensuite, il y a la santé. L'idée de naviguer tard dans la vie présuppose une bonne condition assez tard dans la vie. Pas de gros problème en 2021, mais les petites blessures prennent plus de temps à guérir, les kilos supplémentaires sont plus difficiles à perdre et le Covid rôde tout autour.

En parlant de Covid, assister à des salons est probablement le plus gros échec de 2021 malgré des tentatives réelles. Cannes est tombé au mauvais moment pour moi, La Rochelle est assez éloigné, Paris est désormais trop petit pour justifier le voyage. En regardant les prochains mois, Düsseldorf suit le même chemin que Paris, et la Grande Motte tombe à Pâques, ce qui pourrait s'avérer difficile. Je devrais probablement explorer d'autres endroits (je ne connais tout simplement pas d'autres grandes foires en Europe) et j'ai également en tête de visiter directement certains chantiers navals.

Quant à 2022, première année pleine de cette passion renouvelée, quelques choses se profilent déjà à l'horizon. Pâques pourrait être un vrai moment de retour à la barre, et une semaine de navigation est entièrement réservée au printemps. Je me gratte la tête pour l'été : Ocean Challenge? Acheter un dériveur? Visiter les chantiers navals ? Une semaine en mer entre amis ?

Aussi, j'envisage des cours de distance, non pas en voile mais en mécanique, radio, météo ou médical. Je ne sais pas quelle priorité mais c'est certainement ça de pris maintenant que j'ai du temps à terre 🙂

C'est parti pour une nouvelle saison, bon vent à tous !


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Nautitech Open 44

Annonce intéressante de Nautitech relayé par bateaux.com à propos de leur prochain modèle 44 Open.

Le concept « Open » consiste à avoir une continuité entre le cockpit et le pont. Cette nouveauté se situe entre leurs modèles 46 Open et 40 Open.

Je ne suis pas sûr d'être convaincu par l'escalier combiné au volant (et au hublot arrière !), mais ça vaut le coup d'explorer.

Là où je suis beaucoup plus enthousiaste, c'est avec la « smartroom ». Enfin un architecte d'intérieur se saisit de ce qui est de facto un besoin pour les longs voyages.

Déjà une bonne raison d'assister au prochain Salon International du Multicoque… comme s'il fallait une excuse pour profiter d'un peu de mer et de soleil au début du printemps 🙂


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Les marins français et l'héroïsme latin

Je suis tombé sur cette citation amusante en lisant « Catamarans » de Gregor Tarjan (une bonne lecture dont j'écrirai une critique complète une fois finalisé):
Parlant d'un trimaran de type plutôt côtier, il dit :

Les marins plus expérimentés penseront qu'il est même prudent de s'aventurer au large avec elle. Poussés à l'extrême, nous savons tous que les Français ne s'arrêteront pas de faire traverser l'Atlantique à quoi que ce soit, mais je pense que c'est une autre discussion, qui a peut-être trait à l'héroïsme latin.

Tellement vrai et tellement bien dit


Norbert Sedlacek, Roland Jourdain et l'éco-voile

Deux lectures intéressantes d'éco-voile sur lesquelles je suis tombé récemment.

Tout d'abord, l'interview de Roland Jourdain par Pierre-Yves Lautrou (Into the Wind / Tip & Shaft) où il revient notamment sur le changement de paradigme apporté par les matériaux éco-sourcés dans la fabrication des voiliers, à commencer par ceux de course.

Deuxièmement : aujourd'hui marque le départ de Norbert Sedlacek à bord Ant Artic Lab pour ce qui semble être quelque chose d'autrement plus dur que le Vendée Globe en terme de trajet. J'ai très hâte de suivre l'aventure et de voir le retour d'expérience. Entretien ici.

J'aimerais comprendre comment les deux initiatives se complètent, en termes d'approche, d'attentes et de résultats. Et je suis impatient d'en apprendre plus sur les nombreuses autres idées qui existent pour rendre la voile plus durable.


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Programme de navigation – Un premier jet

Il faut donc bien commencer quelque part, et établir un programme de navigation semble être le bon point de départ.

Inspiré par Cornell's famille bibles, par le Grand Large Yachting World Odyssey 500 et, inconsciemment, par de nombreux autres éléments, je suis arrivé à la toute première esquisse suivante.

Quelques commentaires.

Pour l'instant, c'est un itinéraire, pas vraiment un programme car il manque l'élément temporel (c'est la prochaine étape). Il suit cependant la direction classique d'est en ouest.

Côté timing, l'idée est de ne pas se précipiter, mais plutôt de naviguer quand c'est possible et de passer du temps à terre le reste du temps, même pour plusieurs mois. Et ce sans rester inactif: il s'agit de passer beaucoup de temps à visiter l'intérieur des terres : je ne me vois pas passer par le Pérou et ne pas visiter le Machu Pichu, ou par l'Australie et manquer le mont Uluru.

Au total, je crois qu'il y en a pour au moins de 5 ans, probablement plus.

Oh, et ce programme suppose grosso modo de rester dans les alizés, mais j'ai une autre idée assez différente en tête (qui sera pour un prochain article).

Avez-vous des idées ou des conseils à ce stade ? Je suis particulièrement désireux d'utiliser des outils/ressources en ligne pour aider à rendre ce travail plus efficace.

LieuDe campagne
LorientFrance
SantanderEspagne
GijónEspagne
La CorogneEspagne
VigoEspagne
CascaisPortugal
CasablancaMaroc
les îles CanariesEspagne
DakarSénégal
Cap-VertCap-Vert
MartiniqueFrance
Sainte LucieSainte Lucie
St Vincent et les GrenadinesSt Vincent et les Grenadines
GrenadeGrenade
RoqueVenezuela
CuracaoPays-Bas
ArubaPays-Bas
CarthagèneColombie
Détroit de PanamaPanama
GalapagosÉquateur
SalinasÉquateur
Callao (Lima)Pérou
île de PâquesChili
PitcairnRoyaume-Uni
Gambier (Polynésie)France
Marquises (Polynésie)France
Tuamoutus (Polynésie)France
Tahiti (Polynésie)France
Bora Bora (Polynésie)France
Suwarrowles Îles Cook
SamoaSamoa
Vava'uTonga
ValaisFrance
FidjiFidji
VanuatuVanuatu
Nouvelle CalédonieFrance
Nouvelle-ZélandeNouvelle-Zélande
SydneyAustralie
BrisbaneAustralie
Cairns (Grand récif de corail)Australie
Détroit de TorresAustralie
DarwinAustralie
BaliIndonésie
SingapourSingapour
PhuketThaïlande
Sri LankaSri Lanka
MaldivesMaldives
ChagosRoyaume-Uni
MauriceMaurice
RéunionFrance
MadagascarMadagascar
les SeychellesFrance
TanzanieTanzanie
MozambiqueMozambique
DurbanAfrique du Sud
Cap de Bonne EspéranceAfrique du Sud
NamibieNamibie
Sainte-HélèneRoyaume-Uni
SalvadorBrésil
Guaina françaiseFrance
Trinité-et-TobagoTrinité-et-Tobago
GrenadeGrenade
Saint-VincentSaint-Vincent
Sainte-LucieSainte-Lucie
MartiniqueFrance
GuadeloupeFrance
AntiguaAntigua-et-Barbuda
Saint-Kitts-et-NevisSaint-Kitts-et-Nevis
Porto RicoEtats-Unis
République dominicaineRépublique Dominicaine
CubaCuba
BahamasLes Bahamas
FlorideEtats-Unis
GéorgieEtats-Unis
Caroline du SudEtats-Unis
Caroline du NordEtats-Unis
VirginieEtats-Unis
New JerseyEtats-Unis
New YorkEtats-Unis
BostonEtats-Unis
LorientFrance

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Histoire de Partir – Impressions

Lauréat du prix Albatros 2006, Histoire de Partir est un livre aux multiples facettes autour d'une année sabbatique par les Nieutin, une famille française de cinq, dont trois enfants de 7, 5, 2 ans.

Lu de bout en bout, le livre raconte leur périple dans les Caraïbes au début des années 2000 à bord de TomNeal, un Nautitech 395 d'occasion (j'ai opté pour une telle lecture linéaire, et ce que je conseillerais de faire).

Mais un système d'index intelligent permet au lecteur de passer d'une lecture linéaire à une lecture thématique : plus rapide pour rechercher des sujets spécifiques ou sauter des parties moins intéressantes pour le lecteur.

Le livre parvient de manière subtile à éviter les nombreux pièges habituels de tels contes. Le livre n'est pas technique (et comprend pas mal d'explications sur l’incontournable terminologie nautique pour les non-marins), ce n'est pas non plus un journal quotidien ennuyeux (mais vous aurez toujours une vraie sensation de leur voyage), et il ne pas pas (uniquement) de leur propre histoire.

J'ai particulièrement aimé le livre.

Sa structure est telle que chaque mini-chapitre est à peine plus long qu'une page, ce qui facilite sa prise en main. Il donne un bon rythme à l'histoire et permet de lire deux pages avant d’aller se coucher ou de s'y plonger pendant des heures.

La sous-structure sous-jacente est géniale : plutôt que de tout mélanger à la fois, chaque chapitre traite d'un aspect technique, de l'économie d'un congé sabbatique, de la découverte d'une nouvelle île, ou du portrait d'une nouvelle rencontre, etc. Lu 15 ans après sa parution !, le livre a très bien vieilli et le lecteur trouvera même de la nostalgie dans les sections désormais obsolètes expliquant ce qu'est le WiFi ou comment embarquer des films. Reflet de la vitesse à laquelle la technologie évolue (encore).

Mais surtout, c'est bien écrit. Si Marie et Hervé ne sont pas des écrivains professionnels et à peine des marins professionnels, ce sont de fins observateurs qu'ils retranscrivent parfaitement en un voyage passionnant. C'est simple, amusant et tout à fait captivant. Ce n'est pas l'histoire d'un rêve innocent, ni le long récit de leur voyage.

Le livre est vraiment touchant. L'histoire est modeste à tous points de vue, elle est pleine d'humilité et l'équipage ne fait aucun mystère de ses propres faiblesses et peurs. Ils parviennent à embarquer le lecteur et on se sent prêt à partager avec eux le prochain Ti Punch.

Quelques regrets, mais aucune critique.

Beaucoup auront probablement l'impression que le voyage et le livre sont trop courts. On aurait aimé les voir aller plus loin géographiquement, traverser le Panama, faire d’autres rencontres extraordinaires, et aller de l’avant. On aurait aimé voir les enfants devenir des adolescents et les marins prolonger leur voyage encore et encore. Mais la dernière édition du livre donnera un aperçu de ce qu'est devenue la famille.

Enfin, il n'y a à ma connaissance, aucune traduction du livre en anglais. Peut-être l'occasion d'échanger votre Assimil contre un vrai livre ?

C'était mon premier livre lauréat du prix Albatros mais si les successeurs d'Histoire de Partir sont à la hauteur en termes de qualité, je sais de quoi vont être faites mes lectures hivernales 🙂


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