Objectif 36

Escapade bretonne en mai – retour de nav'

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 Nous avions promis de revenir avec plus de vent sur ces cotes morbihannaises, et cette semaine de fin de printemps n’aura pas déméritée. 4 récidivistes et 1 jeune matelot ont ainsi affronté 4-5B à dominante Ouest et 2-3m de houle pendant une très belle semaine au départ de Port Haliguen.

La monture est à nouveau un récent RM 1180 loué auprès des excellents Alternative Sailing (biquille, mono-safran, mat et voile carbone). Si le bateau avait fait ses preuves comme espace de vie extérieur par canicule, il nous aura ici démontré ses formidables performances à toutes les allures, même au près. Le speedo trouvera un ancrage dans les 10nd, descendra rarement sous les 8nd, et nous offrira quelques pointes à 12nd.

Samedi 25 mai : notre sympathique loueur nous permettant de dormir à bord avant la prise en main, nous nous réveillons en ayant déjà pris nos marques. Un avitaillement conséquent plus tard, nous voilà déjà dans la baie de Quiberon pour un échauffement digne de ce nom : si la houle n’est pas encore au rendez-vous et le vent n’est « que » de 15nd, les conditions permettront à l’équipage de repasser les manœuvres de base et de s’amariner vite fait. L’indispensable Navily nous dégotera ce qui s’avérera être notre seul mouillage de la semaine, la plage du canot au Nord de Hoëdic. Échauffement aussi pour notre wingeur dont tout le matos semble en place !

Dimanche 26 mai : nous attaquons les choses sérieuses : direction l’île d’Yeu. La mer est à nous, rien qu’à nous. Trop de vent pour le spi qui restera dans les soutes toute la semaine. Deux grands bords de grand-largue nous permettent de laisser les éoliennes à bâbord. C’est la grande révélation pour notre jeune matelot : surfeur des neiges et vétéran des raids vélo/moto, il découvre que 8 tonnes de bois et de plomb à 11nd dans 3m de mer peuvent être très très drôles. Seulement voilà, les poissons découvriront avec gourmandise que l’équipage n’est pas encore tout à fait amariné et nos braves marins se replient sur l’Herbaudière à la pointe de Noirmoutier pour un apéro au soleil et un diner dont les vendéens ont le secret. 

Lundi 27 mai : ce sera l’autre bonne surprise de ce séjour. Alors que le capitaine craint d’avoir mangé son pain blanc et de devoir subir une pénible remontée sur plusieurs jours, le vent permet une route presque directe vers Pornichet à un près rapide et confortable pour tout le monde. Étape surprenamment (trop ?) courte donc qui permettra au wingeur de winger et de nous faire passer la nuit côte à côte avec le Wisamo du grand professeur. Wisamo et de nous faire tatouer par le vroom-vroom club. Quant à Pornichet : bof bof : pas la bonne date, pas la bonne ambiance, pas le bon temps, port trop loin de tout…

Mardi 28 mai : une étape sensiblement similaire pour faire route à Le Palais : du près sensiblement ouvert, une mer bien formée mais en phase avec le vent et personne sur le chemin. Mais quel environnement tellement différent à l’arrivée ! C’est ici un vrai port, où le mouillage n’est pas standardisé et où les murs transpirent l’histoire. Un accueil VHF des plus succinct et une capitaine de port à même son zodiac qui en a vu d’autres, nous voici amarrée à 4 siècles d’histoire vaubanesque; dommage que le fort ne se visite pas. L’accueil des iliens hors-saison sera exceptionnel : Lucienne, Léa, Léanne, Laura, … les saisonniers sont en train de prendre possession des lieux avant les premiers touristes et ils sont pleins d’énergie bienveillante (une partie d'échec alcolo?). Trop ! diront les derniers revenus aux petites heures.

Mercredi 29 mai: c’est un pari avec la météo, si la remontée vers Groix s’annonce comme très faisable, il faudra ensuite faire le retour d’une traite dès le lendemain. Ce sera une étape bien mouillée, avec un enchainement régulier de grains et une navigation aux instruments : pas de visuel sur Groix à moins de trois milles. Mais bonus du mauvais temps et du hors-saison, nous pourrons nous amarrer avec les pécheurs dans l’arrière-port pour déguster nos premières crêpes et rendre hommage à Ti Beudeff.

Jeudi 30 mai : la journée commence pour le mieux avec un astucieux troc avec nos voisins péchou (et de bon conseil culinaire) : deux beaux homards à prix d’amis et trois araignées en régali-régalo. La traversée vers Quiberon sera dès lors embaumé des vapeurs successives de l’autocuiseur. Le soleil brille, ça souffle à 23nd, et nous traçons la route à 11nd de moyenne avec toute la toile dessus : quatre beaux bords à 150° et autant d’empannages comme dans les livres pour éviter un plein vent-arrière. Il nous faudra réduire (en conditions réelles !) pour passer la Teignouse et remonter vers Port-Haliguen en s’exerçant à des virements solos. Une dernière session de wing et un peu de rangement préalable à une douche « on nettoie tout », un apéro « on vide tout », et un repas « on mange les petits bêbêtes groisillonnes ». Et une soirée prolongée au Barantyno’s, l’unique troquet de Quiberon ouvert après minuit où les forces spéciales d’intervention maritime nous montreront leurs tatouages maoris « garantis de là-bas mais on ne peut pas en dire plus ».

Bilan très positif avec un moussaillon désormais barreur officiel, un équipage plus que rodé et une maitrise progressive des manœuvres au moteur (même si toujours stressant) et de la navigation électronique (c’est top, une fois tout bien calibré). Nous reviendrons mais pas forcément tout de suite. Prochaine étape : Bretagne Nord, Croatie, Corse ou Norvège ?

Remarques sur le matériel :

  • Les ventouses pour les planchers, c’est enquiquinant
  • Le tiroir de cuisine dans la descente est à revoir.
  • Les cale-pieds du barreur doivent revoir leur ergonomie.
  • Le bateau est top.
  • Le mât en carbone aide, mais le régleur doit suivre aux écoutes.
  • Les winch sont toujours sous-dimensionnés. 

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